L'oratorio

GENESE DU PROJET
Jean-Philippe BALDASSARI, compositeur, finalise en 2007, après plus de trois années de créations et d’enregistrements en studio, l’ORATORIU di E PETRE CUTRATE. A partir de textes en langue corse et latine, entièrement originaux. L’ensemble s’inspire des traditions corses, grecques et, plus largement, méditerranéennes. L’ouvrage propose d’emporter le spectateur dans un voyage onirique et initiatique ou l’art et l’humain se croisent et se confrontent. L’écriture orchestrale, ultérieure à la conception studio, a été confiée à Stéphane DIETRICH. Ainsi Jean-Philippe BALDASSARI imagine un drame à la fois sacré et profane en forme de méditation sur le destin de l’homme, lié à sa terre de naissance depuis l’origine jusqu'au départ du monde des vivants. Allégorie dramatique, l’oratorio s’efforce de travailler le sens profond du mystère de « l’anima corsa », en imaginant des possibilités d’interactions artistiques multiples : orchestre symphonique, dispositif de diffusion électro-acoustique, voix, scénographie, vidéo, récitatifs lyriques…


ARGUMENT
PETRE CUTRATE est un territoire magique où le PRINCIPELLU – le prince - est retenu captif. Il y est tout à la fois élevé et étouffé par les TRE SURELLE - les 3 Parques. En fait, le domaine de Petre Cutrate est constitué de ronces épaisses, tressées par les Parques qui protègent jalousement leur enfant devenu homme de toutes les formes d’impureté pouvant provenir de l’extérieur. Petre Cutrate est de fait un monde clos, comme le « ventre épineux » de la naissance, d’où nul ne semble pouvoir s’extraire mais où se cache, dit-on, un trésor fabuleux. Le prince, lui, est un être très faible, et, de surcroît, aveugle. Etre de pensée, de lumière et d'amour, il erre entre des illusions, rêvant de rencontrer « l'autre », celui qui est au-delà de « son » obscurité, au-delà de la nuit. Or, au-delà de Petre Cutrate, à l’extérieur, les Capitani et Suldati complotent et se laissent submerger par les rumeurs. Ils se préparent à prendre d’assaut Petre Cutrate où, dit-on, ne règnent que la mort et les maléfices. Là d’où semble venir la peste qui emporte toute vie sur son passage. Petre Cutrate est alors l’image de « l’autre » dans sa malédiction, de l’ennemi porteur de malheur et de mort d’où rien de bon ne semble pouvoir sortir. Le pauvre prince, lui, prisonnier de ses chimères, ne sait pas que sans la protection des Parques, le monde extérieur l’aurait depuis longtemps happé envahi et détruit. Ainsi, entre regards intérieurs et extérieurs, Petre Cutrate est l’objet d’un combat cosmique. En ce monde, à l’aune des peurs de l’autre, des ignorances et des différences, le chemin réconciliateur de la confiance et de la reconnaissance paraît bien étroit. 


CONSTRUCTION
L’oeuvre dure environ une heure. Organisés en quatre actes, 14 numéros orchestraux et vocaux alternent avec des passages récités et théâtralisés en langue corse. La distribution vocale implique un choeur ‘à l’antique’ (à la fois intérieur et extérieur à la narration) et une demi-douzaine de personnages solistes. Outre les dimensions vocales et orchestrales, il est prévu d’intégrer des éléments visuels et des numéros chorégraphiques.